top of page

Les derniers chiffres de l’Organisation Internationales des Migrations montrent que nous sommes maintenant plus de 232 millons d’indidivus à être partis vivre hors du pays qui nous a vu naitre. Pourtant, si les medias nous parlent presque quotidiennement des flux migratoires, de ses impacts économiques, des apports ou au contraire des méfaits des travailleurs migrants dans « nos » contrées, on entend très peu parler de leurs impacts au niveau de la citoyenneté, des imaginaires nationaux, des glissements culturels ou encore des transformations des stéréotypes concernant la race, la classes et le genre de ces Autres.

 

 

A partir de cette constatation, le projet CAMINO (Créations Artistiques de la Migration pour de Nouveaux hOrizons) a donc pour but d'explorer les dimensions de transmission et de création que permet la migration contemporaine. 

 

Un projet de recherche et de rencontres sur deux roues...

Citoyens du monde?

 

Cultures d'ailleurs

 

En effet, on attend souvent des immigrés qu’ils s’intégrent, notion assez ambigüe, qui, dans le meilleur des cas se réfère à la connaissance de la culture du pays d’arrivée et son fonctionnement politique et social pour permettre aux habitants d'un même pays de partager des mêmes références.

 

Cependant, cette intégration peut prendre plusieurs formes et ne fonctionnera que si elle inclut une part d’héritage du/des pays habités/traversés par les migrants. Ces souvenirs qui font partie intégrante des nouveaux arrivants permettent aussi aux habitants « autochtones » d’enrichir leur vie individuelle et collective. Mais si les traditions culinaires, les styles musicaux et les arts plastiques sont souvent reconnus comme des fruits de la migration vecteurs d’échanges et de partage, qu’en est-il de la littérature ? Quid des textes et des pratiques des écrivains enracinés dans plusieurs cultures ?

 

 

Pour certains le concept de « littérature » semble parfois pompeux voire dépassé à l’ére des posts, tweets et autres micro-récits en lignes, pourtant un nombre croissant de romans, de nouvelles, de poésie ou encore d'essais abordent cette thématique multifacétique de la migration. Il est clair, en effet, que la littérature permet de donner une impulsion rénovatrice à certaines de nos idées, paradoxalement très peu modulables dans notre monde hyper connecté et hyper mobile quant aux défis et opportunités que soulève la migration contemporaine. La littérature permet d’approcher des récits, fictifs certes, mais surtout humains, des fragments de vies, d’émotions et d’histoire qu’un article de journal ou un flash info ne peuvent pas transmettre. Au-delà des statistiques d’immigration et d’émigration, il y a les mots pour les vivre, et c’est ce que les romans, contes, poèmes nous donnent la possibilité de connaitre et d’interpréter.

 

 

Concrètement, ce projet consistera en des rencontres et des entretiens avec des auteur-e-s de la migration, qui ont vécu cette expérience et créé des textes en rapport avec cette thématique dans le but de comprendre ce que cette appartenance multiple a apporté tant d’un point de vue de la création et d’imaginaires artistiques que d’une possible ouverture vers des horizons littéraires inconnus.

Littérature et bicyclette

CAMINO est un pierre d'angle de mon projet de recherche de post-doctorat à l'Université de Liège

Le projet, CAMINO, est la suite logique d’une recherche doctorale que j’ai menée entre la Belgique, la France et l’Espagne et qui s’est centrée sur les politiques de représentations du genre dans trois œuvres de la migration latino-américaine. Au-delà d'une theorisation du concept de « littérature de la migration » et de l’analyse littéraire en terme de genre, cette thèse a démontré que les textes de la migrations sont en pleine croissance aujourd’hui et qu’ils soulèvent des questions cruciales comme celles de la littérature post-nationale et globale, sa nécessaire hybridité, du plurilinguisme et des critères « genrés » de représentation de ce qu’est une nation.

 

De la même manière, j'ai été forcée de constater que le nombre d’écrivaines qui ont abordé cette thématique, reste comme pour le reste de la littérature, largement sous-représentée. Je tenais donc à continuer à explorer cette production artistique florissante en veillant à visibiliser le travail de ces femmes artistes et leur regard particulier sur le phénomène de la migration. Par ailleurs, après une thèse rédigée dans un bureau fermé pendant quatre ans, je tenais à poursuivre mes réflexions depuis d’autres perspectives, moins sédentaires, plus égalitaires et centrée sur l’échange social. Les rencontres et entretiens avec les auteur-es m'est apparu être le moyen idéal d'autant plus que l'idée d'un périple à vélo au long cours s'organisait peu à peu.

 

C'est donc en bicyclette que je vais à la rencontre de ces écrivains de la migration, mon compagnon et moi sommes maintenant partis depuis plusieurs mois pour un voyage autour du monde qui devrait durer deux ans. Le vélo chargé de bouquins sera ainsi le moyen de transport privilégié entre ces acteurs-rices de la migration et leur rôle à la charnière des langues, des pays et des cultures.

Pauline Berlage

Un proyecto de investigación y de encuentros sobre dos ruedas...

Ciudadanos del mundo?

 

Las últimas cifras de la Organización Internacional relativas a  migraciones muestran que hay en la actualidad más de 232 millones de individuos que se han ido a vivir a un país distinto del que los vio nacer. Sin embargo, si los medios nos hablan casi diariamente de flujos migratorios y de sus impactos económicos, de sus aportaciones o, al revés, de los perjuicios de los trabajadores inmigrantes en "nuestras" regiones, se discute muy poco de sus impactos a nivel de ciudadanía, de imaginarios nacionales, de desplazamientos culturales ni tampoco de las transformaciones de los estereotipos acerca de la raza, de la clase y del género.

 

A partir de esta constatación, el proyecto CAMINO (Creaciones Artísticas de la Migración para Nuevos hOrizontes) tiene como meta explorar las dimensiones de transmisión y de creación que permiten la migración contemporánea. 

Se suele esperar de los inmigrantes que se integren, noción bastante ambigua que, en el mejor de los casos se refiere al conocimiento de la cultura del país de llegada y su funcionamiento político y social, para que los habitantes de un mismo país compartan las mismas referencias. Sin embargo, esta integración se puede llevar a cabo de varias formas y sólo funcionará si incluye una parte de herencia del/de los países en el/os que han vivido los inmigrantes. Estos recuerdos pertenecen y forman parte de los recién llegados pero también permiten a los habitantes "autóctonos" enriquecer su vida individual y colectiva. Pero si las tradiciones culinarias, los estilos musicales y las artes plásticas están reconocidos como fruto de la emigración y vector de intercambio, ¿qué ocurre con la literatura? ¿Qué es de los textos y prácticas de los/las escritores/as arraigados/as en varias culturas?

 

Para algunos, el concepto de "literatura" parece ser pomposo o hasta obsoleto en la era de los posts, tuits u otros microrrelatos digitales. Sin embargo, un número creciente de novelas, cuentos, ensayos o poesía abarcan la temática multifacética de la migración. Me parece que la literatura permite dar un impulso renovador a ciertas ideas, paradójicamente poco modulables en nuestro mundo hiperconectado e hipermóbil en cuanto a los desafíos y oportunidades que permite la migración. La literatura significa acercarse a relatos, ficticios desde luego, pero sobre todo humanos, fragmentos de vida, de emoción y de historia que un artículo de periódico o un flash informativo no pueden transmitir. Más allá de las estadísticas de inmigración y emigración, hay palabras para vivirlas y es lo que la literatura nos da a conocer e interpretar.

 

Concretamente, este proyecto consistirá en encuentros y entrevistas a escritores-as de la migración, es decir que han vivido y creado textos en relación con esta temática. Nuestro anhelo es el de entender lo que esta multi-pertenencia ha traído tanto de un punto de vista de la creación, de los imaginarios artísticos como de una posible apertura hacia horizontes desconocidos.

El proyecto CAMINO es una continuación lógica de una investigación doctoral que llevéa cabo entre Bélgica, Francia y España y que se centró en las políticas de representación del género en tres obras de la migración latinoamericana. Además de una teorización del concepto de "literatura de la migración" y del análisis literario en término de género, mi tesis procuró demostrar que los textos de la migración están en crecimiento hoy en día y que provocan cuestiones cruciales como las de literatura posnacional y global, su necesaria hibridez, el plurilingüismo y los criterios marcados por el género de las representaciones de lo que es una nación.

 

Asimismo, me vi obligada constatar que el número de escritoras que han tratado esta temática en su obra sigue siendo, como para el resto de la literatura, una cifra considerablemente subrepresentada. Quise, pues, seguir explorando esta producción artística muy dinámica haciendo hincapié en el trabajo de estas mujeres artistas y su mirada particular sobre la migración. Además, después de haber redactado una tesis encerrada en un despacho durante 4 años, necesitaba proseguir mis reflexiones desde otras perspectivas, menos sedentarias, más igualitarias y centradas en los intercambios sociales. Los encuentros y entrevistas con los/las escritores/as me pareció que sería la manera ideal de ir desarrollándolo e  iba integrándose perfectamente en el viaje en bicicleta que he estado preparando durante varios años.

 

Por tanto, es con la bicicleta que voy al encuentro de estos artistas: mi compañero y yo misma estamos de viaje desde hace varios meses ahora y tenemos previsto hacerlo durante dos años. La bicicleta cargada de libros será, así, el medio de transporte privilegiado entre los actores y actrices de la migración y su papel en la transición entre lenguas, países y culturas.

 

Pauline Berlage

Literatura y bicicleta

Culturas de Otros lugares

 

CAMINO constituye una piedra angular de mi proyecto de posdoctorado en la Université de Liège

bottom of page